L’apparition des bâteaux à vapeur sur la rivière du Lièvre est directement liée à l’industrie minière.

Avant l’exploitation des mines, les embarcations qui  parcouraient la rivière du Lièvre étaient limitées aux canots et aux pointeurs (grandes chaloupes aux extrémités pointues utilisées par les draveurs). Cela s’explique par le fait que la navigation sur la Lièvre, de son embouchure sur la rivière des Outaouais jusqu’à Buckingham, était impossible à cause d’une série de rapides entre Masson et Buckingham. N’eût  été la présence de ces rapides, il est certain que des petits vapeurs auraient navigué sur la Lièvre bien avant le début de l’exploitation des mines puisqu’ils étaient déjà utilisés sur la rivière des Outaouais en 1820.

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Rapides entre Masson et Buckingham.

À défaut d’utiliser des petits vapeurs pour leurs opérations, les entreprises forestières ont développé des méthodes alternatives : le courant de la rivière assurant l’acheminement des billes vers Buckingham, on construisait des systèmes de glissoires  pour protéger les billes lors de leur passage dans les rapides ou les chutes; l’hiver, on se servait de traineaux ti

rés par des chevaux sur la glace de la rivière gelée pour approvisionner les chantiers.Il en était autrement pour les opérations minières. En effet, pour minimiser les dépenses et augmenter les revenus, il était nécessaire été comme hiver d’utiliser la rivière pour transporter les minerais et pour l’approvisionnement des mineurs et des chantiers.

Les premiers bâteaux à vapeur qui naviguaient sur la rivière du Lièvre ont été transportés de la rivière des Outaouais jusqu’au Landing (débarcadère) de Buckingham par la route en utilisant un système de rondin sur lequel les embarcations étaient tirées par des animaux de trait.

Animaux de traits tirant une lourde charge sur des rodins.

Parce qu’on devait transporter ces navires par voie terrestre sur plusieurs kilomètres, et parce que la présence d’une petite chute à Poupore (hameau situé à environ 15 km au nord de Buckingham) exigeait l’utilisation d’un système de treuil pour tirer les navires en amont de la chute, leur taille se devait d’être petite.

Il faudra attendre la construction d’une écluse à Poupore (en 1886) avant de voir des embarcations de plus grande taille naviguer sur la Lièvre. Contrairement aux premiers vapeurs qui étaient transportés par voie terrestre, ces derniers étaient construits au débarcadère de Buckingham.


Le Eddie May

Le Eddie May est le plus vieux bateau à vapeur documenté ayant navigué sur la rivière du Lièvre. C’est à bord de ce petit navire que le gouverneur général du Canada de l’époque, le comte de Dufferin, ainsi que son épouse, la comtesse de Dufferin, se sont rendus jusqu’au High Falls (Hautes Chutes), situées à quelques kilomètres au nord de Notre-Dame-de-la-Salette, le 7 juin 1876.

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Cette photo sous forme de négatif sur verre fait partie d’une série prise durant la visite par le photographe officiel qui accompagnait le gouverneur général et son épouse.


Le Mildred

Construit à Kingston en 1891 et destiné à être transporté par voie terrestre ou chemin de fer jusqu’au débarcadère de Buckingham, ce vapeur de petite taille, a fait naufrage près de l’écluse de Poupore. Une source mentionne qu’il aurait été par la suite renfloué et aurait servi de nouveau.

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À l’arrière le Mildred, à l’avant l’Agnès.

L’Agnès

Construit au débarcadère de Buckingham en 1883 et deux fois la longueur des autres navires qui l’ont précédé, l’Agnès faisait la navette entre Buckingham et Notre-Dame-de-la-Salette. Il a été baptisé ainsi en l’honneur du prénom de la mère de son propriétaire, le capitaine Georges Bothwell. L’arrivée sur la Lièvre en 1913 du Selkirk, qui faisait plus du double en longueur de l’Agnès, a placé cette dernière dans un rôle secondaire. Selon certaines sources, l’Agnès aurait coulé au débarcadère suite à un incendie.

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L’Agnès


Le Georges-Bothwell ( Selkirk )

Le Georges-Bothwell et probablement le mieux connu des bateaux à vapeur qui ont sillonné la rivière du Lièvre. Construit en 1913 au débarcadère de Buckingham et portant d’abord le nom de Selkirk (nom donné en l’honneur de la mère du capitaine Georges Bothwell), il faisaiteffectuait la navette à tous les jours entre Buckingham et Notre-Dame-de-la-Salette, et ce jusqu’au environ de 1935. Le dernier et le plus grand de la quinzaine de petits vapeurs ayant navigué sur la Lièvre, il est resté dans la mémoire de nos ainées dont certains ont entendu les récits de leurs parents racontant leurs aventures à bord de ce navire. C’est probablement à la mort du capitaine Bothwell, en 1924, que son nouveau propriétaire, Nelson Bothwell, le fils de Georges, a  rebaptisé le navire Georges-Bothwell en l’honneur  de son père.

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La maquette du Georges-Bothwell exposée au musée de la Société d’histoire de Buckingham.


Les épaves

En novembre 2014, le niveau de la rivière du Lièvre a été abaissé de 1.3 mètre pour une brève période afin de permettre à la compagnie Boralex d’effectuer des travaux sur son barrage. Cette baisse du niveau d’eau de la rivière a eu pour conséquence de révéler la présence de deux épaves de bateaux à vapeur ayant navigué entre Buckingham et Notre-Dame-de-la-Salette.

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La chaudière du Georges Bothwell. Photo gracieuseté de Transcontinental Média.
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La chaudière et une partie de la coque d’un petit vapeur non-identifié. Photo gracieuseté de Transcontinental Média.
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Modèle d’une chaudière (le cylindre horizontal à gauche) et d’un moteur à vapeur (à droite) qui se trouvaient dans les petits vapeurs. Source: ministeam.com

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